Comme le Premier ministre, François Fillon, l'a indiqué il y a quelques instants à la presse, "la crise économique et financière mondiale nous a conduit à creuser le déficit. Sans elle, nous serions, sans doute, aujourd'hui, à l'équilibre. Nous avons dû prendre des mesures de relance et de protection du pouvoir d'achat, tout en ayant moins de rentrées fiscales, en raison du ralentissement de la croissance".
Il est à noter, qu'en 2008, l'opposition proposait de nationaliser les banques, ce qui aurait davantage creusé le déficit.
Face à l'été meurtrier, d'un point de vue financier et économique, que nous avons connu, si nous souhaitons atteindre nos objectifs d'équilibre des comptes publics, nous n'avons plus le choix! Chacun devra faire des efforts, y compris l'Etat qui doit montrer l'exemple.
Les annonces gouvernementales, de ce soir, destinées à résorber la dette et à baisser les dépenses publiques me paraissent indispensables, équitables et frappées au coin du bon sens.
Je salue, d'ailleurs, la volonté du gouvernement de respecter l'équilibre social et fiscal. Ainsi, il sera plus demandé aux grands groupes qu'aux PME, plus aux ménages aisés que modestes. Je me réjouis, notamment, de la taxation des plus hauts revenus sur le régime fiscal de référence que j'avais demandée.
Le gouvernement a, essentiellement, axé ses mesures sur la suppression de systèmes dérogatoires qui n'ont pas fait, ou très peu, leurs preuves.
Par exemple, sur les heures supplémentaires. Elles ne seront plus défiscalisées comme avant. Nous allons préserver les avantages sociaux et fiscaux en limitant les effets d'aubaine pour les entreprises. Les salariés, quant à eux, continueront de bénéficier des mêmes avantages qu'auparavant.
Dans ces choix difficiles, aux côtés du gouvernement de François Fillon notre majorité, "la majorité du courage", prendra ses responsabilités lors de l'examen du collectif budgétaire, début septembre. Nous voulons permettre à notre pays d'avoir une politique rigoureuse pour assurer à la France sa souveraineté sur le plan économique et social.
Dans cette situation de crise de la dette, l'unité nationale est la meilleure réponse aux doutes des marchés et aux craintes des investisseurs.
Si nous apparaissons divisés, si nous ne faisons rien, ou si nous attendons encore pour prendre les mesures du courage et de la responsabilité, du jour au lendemain, l'accès de notre pays aux marchés financiers sera bloqué, notre système bancaire congelé, et notre sortie de crise encore plus longue et difficile.
Je suis également favorable à l'inscription de la règle d'or dans la Constitution.
C'est actuellement le cas dans 90 pays, dont l'Allemagne et bientôt l'Espagne puisque le chef du gouvernement socialiste espagnol vient de décider de l'appliquer.
Il est, en effet, essentiel de mettre un terme au déni qui, depuis 30 ans, a fait que les majorités de gauche comme de droite n'ont jamais voté un budget en équilibre.
Aussi, je souhaite que le président de la République réunisse rapidement le Congrès pour voter cette règle d'or.
Yannick FAVENNEC.