Le
mois dernier, le groupe La Poste a informé Bernard ORY, le maire de Montaudin,
de sa décision unilatérale de déménager sur Ernée, en octobre prochain, le
centre de tri installé sur sa commune.
J-M.ALLAIN, B.ORY, Y.FAVENNEC et B.LESTAS se réjouissent du maintien du centre de tri sur Montaudin. |
Immédiatement,
celui-ci a mobilisé les habitants, notamment les commerçants et artisans, sur
les incidences pour Montaudin, en termes d’attractivité et de développement,
ainsi que sur les inévitables conséquences économiques et sociales de ce déménagement.
Il m’a également prévenu de la situation, tout comme le
président de la communauté de communes, Bruno LESTAS, les conseillers
départementaux, Jean Marc ALLAIN et Françoise DUCHEMIN,
et les maires des communes desservies par ce centre de tri.
A
mon initiative, une première réunion a eu lieu le 15 février à la mairie de
Montaudin en présence de l’ensemble des élus concernés et des représentants
départementaux de La Poste.
A
cette occasion, nous avons fait part de notre surprise d’apprendre ce
déménagement décidé sans la moindre concertation préalable.
Nous avons
également indiqué notre totale détermination à nous opposer à ce
transfert, tant qu’aucune autre solution
alternative pour le territoire du bocage mayennais ne serait envisagée par la direction de La Poste.
Nous
sommes, bien sûr, conscients de la nécessité pour cette grande entreprise de
s’adapter aux évolutions de la société, et de la difficulté de gérer des
contraintes industrielles et financières dues, en particulier, à la diminution du volume de courrier et au
développement des nouvelles technologies d’information et de communication.
Cependant,
nous aurions souhaité que le groupe La Poste prenne aussi en compte l’aspect
territorial et les atouts qui y sont inhérents. Face aux enjeux économiques
d’un monde globalisé et de plus en plus dématérialisé, il est essentiel de ne
pas regarder qu’un seul angle de la relation entre le groupe La Poste et le
monde rural, de présumer arbitrairement qu’un territoire sera plus adapté qu’un
autre et, ce faisant, de les opposer alors qu’ils sont complémentaires.
Aussi,
nous avons demandé un gel du projet pendant un à deux mois, afin d’étudier
la possibilité d’une
autre proposition, plus adaptée pour le bocage mayennais, et cohérente avec la
politique économique de cette grande entreprise essentielle à l’attractivité de
nos territoires.
A
l’issue de cette première réunion, j’ai pris l’attache du cabinet du président
de La Poste, PhilippeWHAL, à Paris, afin qu’il reçoive les élus concernés.
Celui-ci
a missionné son représentant dans la région des Pays-de-la-Loire, Fabien
DRUJON, pour nous rencontrer. C’est ainsi qu’une seconde réunion s’est déroulée,
le 3 mars dernier, à la mairie de Montaudin.
A
l’issue de cette concertation, monsieur DRUJON nous a donné son accord pour un
moratoire, le temps d’étudier avec la direction du courrier de La Poste une
solution alternative telle que, par exemple, une mutualisation des centres de
tri situés dans la communauté de communes du bocage mayennais : Montaudin,
Fougerolles du Plessis, Gorron et Ambrières-les-Vallées. Cette solution devant
permettre, à tout le moins, de préserver la présence industrielle de La Poste
sur le territoire, et par conséquent des emplois.
Le
directeur régional s’est alors engagé à nous rendre réponse dans les meilleurs
délais. Le 4 mars, il m’a appelé, ainsi que Bruno LESTAS, pour nous informer,
qu’après une réunion avec le directeur de la branche courrier, le groupe La
Poste avait pris la décision de renoncer au déménagement du centre de tri de
Montaudin vers Ernée.
Ainsi, les neuf facteurs
de Montaudin resteront basés dans la commune.
La Poste a cependant posé une condition : celle d’examiner rapidement,
avec les élus municipaux, les améliorations à apporter aux conditions de
travail des facteurs actuellement en activité.
Il
est important de noter qu’un tel résultat
est le fruit de la mobilisation des habitants, du conseil municipal et du maire
de Montaudin, mais également du front uni de tous les élus en faveur de la
défense du monde rural.
Au
travers de la résolution de ce dossier, nous avons apporté la démonstration
qu'il n y a pas de fatalité dans le monde rural.
Dès
lors que nous avons la volonté de nous rassembler et de trouver un juste
équilibre entre les indispensables évolutions du service public et le
développement pérenne de nos territoires, des résultats positifs peuvent être
obtenus dans l’intérêt de chacune des parties prenantes.
Si
je me réjouis de cette victoire collective, j’entends naturellement rester
vigilant sur la manière dont La Poste va poursuivre son adaptation aux
différentes contraintes et aux défis qu’elle doit relever à l’avenir.
Pour
autant, après ces différentes réunions
de crise, j’ai la conviction qu’à la
lumière du dossier de Montaudin et de notre réactivité, les responsables du
groupe La Poste sont désormais conscients de la nécessité d’un minimum de concertation et de
communication avec les élus des territoires concernés.
Yannick
FAVENNEC
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