On
l’appelait « l’Arlésienne », car tous en parlaient depuis près d’un
demi-siècle sans jamais la voir.
On
l’appelait « l’Arlésienne », tant les Mayennais l’attendaient, la
désiraient, l’espéraient, tout en doutant de l’emprunter un jour.
Je me souviens encore de ma première
campagne électorale, en 2002, lorsque dans mes réunions publiques, les gens
m’interpelaient et me disaient : « si
vous êtes élu député, le premier dossier dont vous devrez vous saisir c’est celui
de la déviation de Moulay-Mayenne, parce que cela fait un demi-siècle qu’on
nous la promet et, si ça continue, nous serons tous morts avant qu’elle ne soit
réalisée ! »
Cette phrase, je l’ai très souvent entendue
pendant cette campagne, preuve que ce contournement est bien un véritable enjeu
de territoire pour tout le nord-est mayennais, pour son désenclavement, son
développement économique et son attractivité.
Il est aussi, et ce n’est pas des
moindres, un enjeu de sécurité routière et de protection de l’environnement
pour les habitants de Moulay et de Mayenne qui sont les premiers concernés par
ce dossier. Les riverains sont, en effet, confrontés quotidiennement aux
dangers de la circulation, aux troubles liés aux embouteillages des débuts et
fins de journées et à la pollution atmosphérique qui en découle.
C’est pourquoi, mon premier rendez-vous pris dès le lendemain de
mon élection à l’Assemblée nationale, en juin 2002, fût avec le ministre de
l’Équipement et des Transports de l’époque, Gilles de ROBIEN.
En effet, si les financements de la
réalisation de la première tranche de cette déviation (50 % Etat et 50 %
collectivités locales) étaient assurés du côté des collectivités territoriales,
l’autre moitié était, quant à elle, très loin d’être sanctuarisée par l’Etat.
Par conséquent, il m’a fallu prendre
mon bâton de pèlerin et aller convaincre Gilles de ROBIEN, et ses successeurs
au ministère, de la nécessité absolue de l’engagement de l’Etat sur ce dossier, ce qui fût fait après de nombreuses
interventions de ma part tant auprès des ministres, de leur cabinet, ou en
commission et dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale.
Une première tranche de la déviation inutile sans la deuxième
La première tranche a été inaugurée
en 2008 par le ministre de l’Équipement et des Transports, Dominique BUSSEREAU,
que j’avais invité à l’occasion.
2008 : Le ministre de l'Equipement et des Transports, Dominique BUSSEREAU, et le député Yannick FAVENNEC inaugurent la première tranche de la déviation de Mayenne. |
Si
j’avais demandé à Dominique BUSSEREAU de faire le déplacement, c’était pour que
ce dernier se rende compte sur le terrain que, si cette première tranche était
importante, elle était cependant insuffisante et ne servait à rien sans la
deuxième (en réalité la plus essentielle parce qu’elle contourne Moulay) pour
laquelle, là encore, aucun financement de l’Etat n’était acté.
J’ai encore en mémoire ce que m’a dit
le ministre en remontant dans la voiture qui le ramenait vers la gare de Laval
: « tu as bien fait de me faire
venir Yannick ! Grâce à ce déplacement, j’ai pu me rendre compte, concrètement,
de la nécessité de réaliser la deuxième tranche, et donc pour l’Etat d’en
financer la moitié ».
Je voudrais en profiter pour
remercier chaleureusement Dominique BUSSEREAU que j’ai la chance de bien
connaître depuis quarante ans et qui a joué, en sa qualité de ministre, un rôle
déterminant dans le financement par l’Etat des 50 % de cette deuxième tranche,
aux côtés des 50 autres pour cent des collectivités locales.
J’exprime aussi ma gratitude aux
Premiers ministres Jean-Pierre RAFFARIN, Dominique de VILLEPIN et François
FILLON qui ont été particulièrement à mon écoute.
Faire une route : un parcours du combattant !
Nous venons d’inaugurer la deuxième tranche
de la déviation et je m’en réjouis très sincèrement.
Je mesure la portée de cet événement
pour l'ensemble du territoire mayennais, et en particulier pour tous les
habitants du nord de la Mayenne.
J’en mesure aussi les conséquences
positives pour l'activité économique et sociale des communes de Moulay et
Mayenne et pour toutes celles de la communauté de communes de Mayenne.
Ce 14
mars 2016 entrera donc dans l’histoire de notre territoire.
Il reste maintenant à réaliser la 3ème
tranche qui vient d’être inscrite dans le contrat de plan État - région 2015 / 2020. Elle sera financée à 80% par l’État
et à 20 % par les collectivités territoriales dont le conseil régional des
Pays-de-la-Loire, ce qui est conforme à l’engagement que nous avions pris avec
Bruno RETAILLEAU pendant la campagne électorale de l’automne dernier.
Faire une route dans un pays comme la
France est un véritable parcours du combattant. Il faut déployer énormément
d’énergie et d’obstination pour y parvenir, tant les obstacles juridiques,
techniques, financiers et parfois humains sont nombreux à franchir et la
décision politique n’est pas la moindre de ceux-ci.
Il faut, en effet, aller la chercher
et, souvent, l’arracher auprès des décideurs que sont le Gouvernement et le
Parlement. D’où la nécessité de disposer d’un bon carnet d’adresses au niveau
national et de bons réseaux dans les ministères.
Cela fait partie de la mission pour
laquelle j’ai été mandaté par les électeurs de la 3ème
circonscription de la Mayenne, dès ma première élection à l’Assemblée
nationale, et je suis heureux d’en mesurer, aujourd’hui, les retombées, à l’aune
de la mise en service de ce nouveau tronçon de la déviation de Moulay / Mayenne.
L’autre dossier routier important
pour notre territoire est celui de la modernisation et de la sécurisation de la
route nationale 12.
Les élus et l'association Alençon/Mayenne/Dol/Demain se mobilisent en faveur du contournement d'Ernée. |
J’y travaille ardemment et j’y mets,
bien sûr, la même énergie et la même pugnacité que pour la déviation de Moulay
/ Mayenne.
Je me réjouis qu’avec le maire
d’Ernée, Gérard LEMONNIER, le président de la communauté de communes du pays de
l’Ernée, Albert LEBLANC et grâce aussi au précieux concours de mon collègue et
ami député UDI de Fougères, Thierry BENOIT, et de l’association Alençon/Mayenne/Fougères/Dol, nous ayons
franchi une étape décisive en obtenant,
l’an dernier, l’inscription du contournement sud d’Ernée au contrat de plan
État - région 2015 / 2020.
Parce que nous n’avons pas d’autre
solution, nous les ruraux, nous devons nous battre en permanence pour disposer
d’infrastructures routières développées et de qualité, afin de faire circuler
les hommes et les marchandises, assurer notre développement économique (par
conséquent nos emplois) et maintenir notre attractivité. J’ai une pensée toute
particulière pour l’ancien conseiller général et régional Michel SCHEER, qui
l’avait bien compris en son temps et s’était, lui aussi, beaucoup investi sur
ces dossiers.
Lorsque la troisième et dernière
tranche de la déviation de Moulay / Mayenne sera achevée et le contournement
sud d’Ernée réalisé, les routes départementales d’intérêt régional améliorées, j’ai
la conviction que c’est tout le Nord-Mayenne qui respirera, parce qu’il sera,
enfin, désenclavé et pourra, ainsi,
entrer avec tous les atouts nécessaires de plain-pied dans le 21ème siècle.
Le député Yannick FAVENNEC a rappelé la genèse du dossier de la déviation de Mayenne qu'il a contribué à faire avancer en obtenant les financements de l'Etat. |
Tant que j’aurai l’honneur d’être le
député de cette circonscription, je continuerai à agir sans relâche en ce sens pour
notre territoire.
Yannick FAVENNEC.