Familles endeuillées, vies brisées, face à la hausse, depuis le mois de janvier 2011, du nombre de morts sur nos routes, il est indispensable de faire évoluer notre politique en matière de sécurité routière. Mais pas dans la précipitation, pas dans l’absence de concertation et pas sans consensus.
Le gouvernement veut aujourd’hui nous imposer différentes mesures. Certaines sont judicieuses (lutte contre l’alcoolémie, les téléphones portables au volant…), d’autres non !
C’est le cas, notamment pour le retrait des panneaux indiquant la présence de radars fixes.
Je considère que l’urgence de la situation impliquait plutôt des réunions de travail avec les experts, avec le Parlement et une étude pour déterminer les causes exactes de la recrudescence des accidents de la route.
Face à des enjeux aussi importants, nous ne devons pas nous tromper d’objectif.
Si c’est celui de racketter un peu plus chaque jour les automobilistes, alors cette mesure remplira pleinement sa fonction.
En revanche, si c’est celui de faire de la prévention, de responsabiliser les conducteurs pour limiter les accidents alors, j’en suis convaincu, ce n’est pas la bonne méthode.
C’est pourquoi, j’ai proposé au Premier ministre de maintenir les panneaux indiquant la présence de radars fixes dans les lieux où ils sont déjà implantés et, pour les nouveaux radars, d’apposer en amont un panneau pour rappeler la limitation de vitesse.
Il nous faut travailler ensemble pour arriver à un bon résultat et non les uns contre les autres.
Je crois que le gouvernement devrait encourager le dossier du Lavia (limitateur s’adaptant à la vitesse autorisée).
Evoluer, innover, plutôt que réprimer, voilà ce qui nous est proposé avec ce système embarqué qui obligera le véhicule à respecter les limitations de vitesse et donc, à terme, permettra la disparition des radars.
A force de vouloir aller trop vite, le gouvernement perd des points et la sanction risque d’être au bout de la route.
Yannick FAVENNEC