jeudi 28 avril 2016

Yannick FAVENNEC organise un forum-débat sur la crise agricole, ce soir à Ernée

Crise agricole : Quelles actions des responsables politiques pour quelles réponses concrètes et efficaces ? Tel est le thème du prochain forum-débat que le député UDI de la Mayenne organise le 28 avril à Ernée.



A travers un "Trois questions à Yannick FAVENNEC", découvrez  les raisons de l'organisation de cette réunion.


Pourquoi avoir décidé d’organiser ce forum-débat sur la crise agricole ?

Je constate depuis des mois qu’il y a un climat de défiance à l’égard du monde politique, de la part des Français en général et notamment des agriculteurs. Tous attendent de nous de la lucidité, du pragmatisme, des solutions réalistes et des résultats concrets : pas de blablas mais des résultats !

J’entends de plus en plus sur le terrain : « Que faites-vous pour nous ? » et je mesure à que point la communication se fait mal, voire est rompue. En paraphrasant Jacques CHIRAC en 2002 lors du Sommet de la Terre en Afrique du sud, j’ai envie de dire que les agriculteurs ont le sentiment de voir les crises agricoles se succéder avec fracas, notre agriculture brûler, pendant que nous regardons ailleurs. 

Aussi, est-il plus jamais nécessaire de réinstaurer le dialogue, de sortir d’un mécanisme de confrontation permanente, afin de travailler ensemble à une sortie de crise. C’est pourquoi j’ai décidé d’organiser ce forum-débat le 28 avril prochain à Ernée. Comme j’ai pu le faire auparavant pour la Sacem, la téléphonie mobile, la bioéthique…, je veux recréer les conditions d’un échange constructif avec  les agriculteurs, leur donner la possibilité d’être entendus mais aussi de connaître ce que chaque élu fait pour les sortir de cette situation dramatique.

J’ai ainsi invité à animer ce forum-débat, deux anciens ministres de l’Agriculture et du Budget aujourd’hui respectivement député au Parlement français et député au Parlement européen, Dominique BUSSEREAU et Jean ARTHUIS.

J’ai également convié, un autre député européen, membre suppléant de la commission agriculture au Parlement européen, Angélique DELAHAYE.

La région des Pays-de-la-Loire sera aussi représentée avec Lydie BERNARD, vice-présidente de la région, présidente de la commission agriculture et Florence DESILLIERE, conseillère régionale, vice-présidente de la commission agriculture, ancienne présidente de la chambre d’agriculture de la Mayenne.


Quel est le contexte économique en matière agricole actuellement ?

Il est extrêmement difficile pour les entrepreneurs agricoles. En effet, il y a une évolution très défavorable des marchés agricoles qui entraîne une spirale infernale de la baisse des prix des produits agricoles. Ainsi, par exemple, les prix du lait ou du porc proposés aux agriculteurs sont inférieurs à leurs coûts de production.

De nombreux facteurs exercent une influence négative sur les prix, comme la forte pression de l’industrie alimentaire qui tend à déséquilibrer la relation commerciale, l’embargo russe qui a contribué à la chute des exportations française de viande, de produits laitiers et de fruits et légumes, le ralentissement de la croissance (et de la demande) en Chine, la sécheresse de l’été 2015, la suppression des quotas laitiers le 31 mars 2015…

Tout cela ne permet pas d’assurer un niveau de vie équitable aux exploitants agricoles alors que c’est un des buts de la Pac (politique agricole commune).

Il est donc évident qu’une thérapie d’urgence est nécessaire !



Puisqu’il est urgent d’agir, que font les politiques en ce sens ?

Chacun à son niveau se mobilise. Le département a ainsi décidé que les cantines scolaires seraient approvisionnées en produits locaux.

La région des Pays-de-la-Loire a mis en place un premier plan de soutien au monde agricole qui vise notamment à accompagner les agriculteurs en difficulté au travers d’une participation de la région au mécanisme de l’année blanche bancaire promise par l’Etat, à débloquer rapidement l’instruction et le paiement des aides 2015, à renforcer le réseau de soutien aux agriculteurs en détresse.

La région a également déclaré un moratoire et une revue générale des normes régionales pour lutter contre l’hystérie normative.

L’Etat, classiquement a accordé des aides, élaboré des plans de soutien mais ils paraissent bien insuffisants !

Je crois qu’il faut opter pour une politique agricole qui sécurise davantage la production agricole. Ainsi, les milliards d’euros d’aides agricoles européennes perçus annuellement par la France devraient pouvoir être utilisés différemment et permettre de préserver les agriculteurs des variations erratiques des marchés mondiaux.

La Commission européenne, quant à elle, a adopté en septembre 2015 un train de mesures s’élevant à 500 millions d’euros. Ce faisant, elle espère notamment, pouvoir répondre aux difficultés de trésorerie des agriculteurs, stabiliser les marchés, améliorer la chaîne d’approvisionnement. Mais peut-être est-ce trop tard et trop peu !

Les politiques ne restent donc pas inactifs. Cependant, d’autres actions sont possibles, plus efficaces, plus pérennes, notamment au niveau national.

L’Etat doit engager une réforme structurelle, adopter une orientation stratégique adéquate et pour ce faire, être plus réceptif aux légitimes attentes du monde agricole.   

Yannick FAVENNEC.