jeudi 8 février 2018



LES ENJEUX DU NUMÉRIQUE DANS NOTRE VIE QUOTIDIENNE

Je vous donne rendez-vous 

Jeudi 19 avril

POUR EN DÉBATTRE !

Le 6 février, l’Assemblée nationale a commencé à examiner un projet de loi relatif à la protection des données personnelles qui est un droit fondamental se rattachant au respect de la vie privée.

Je suis intervenu dans ce projet de loi car, même s’il n’opère que des modifications «a minima» de la législation française afin de mettre en œuvre un règlement et une directive européenne de 2016 sur la protection des données personnelles, il est essentiel que le législateur adopte ce nouveau texte afin de renforcer la sécurisation des données personnelles et le respect des droits des personnes concernées par le traitement de leurs données.

Sans réellement nous en rendre compte, nous sommes en train de connaître une véritable révolution technologique et sociétale qui entraînera des modifications profondes dans notre façon de vivre, d’être et de penser.

Chacun le constate, le numérique envahit de plus en plus de secteurs de notre vie quotidienne et un torrent de données se déverse sur Internet, notamment.

Ainsi, 300 000 tweets, 15 millions de SMS et 204 millions de mails sont envoyés, chaque minute, dans le monde.

Toutes ces informations numériques font circuler des données personnelles, dont certaines sont dites sensibles car elles concernent la santé, les opinions politiques, religieuses, les origines raciales, etc.

Aussi, il est important de s’assurer qu’aucune fuite de ces données ne pourra avoir lieu. C’est pourquoi, il est capital de limiter le risque de cyberattaques et de permettre le respect des droits des personnes concernées à travers, entre autres, une plus grande lisibilité de l’utilisation réelle des données personnelles, la nécessité de l’obtention du consentement des parents de mineurs de moins de 16 ans avant leur inscription pour un service en ligne, la consécration du droit à l’oubli, au déréférencement, etc.

Un récent sondage (Institut CSA - septembre 2017) indique que 90 % des personnes interrogées, dans le cadre de cette étude, s’inquiètent de la protection de leurs données qui circulent sur Internet.

Mais, il n’y a pas qu’Internet. Les données personnelles de chacun peuvent être collectées par les administrations, par les entreprises, etc. Un simple tableau Excel peut être un fichier de données personnelles.

Par ailleurs, nous allons de plus en plus vers la e-administration : nous déclarons nos impôts en ligne, nous réalisons de plus en plus de démarches administratives à distance, la télémédecine se développe…

Ainsi, les organismes publics traitent, chaque jour, de nombreuses données personnelles en matière de gestion administrative de leur structure (fichiers des ressources humaines), de sécurisation de leurs locaux (contrôle d’accès par badge) ou de gestion des différents services publics et activités dont elles ont la charge comme les portails internet, les téléservices locaux, les fichiers d’état civil, de recensement, de liste électorale, de logements sociaux, d’associations subventionnées, d’établissements scolaires et sportifs, de transports communaux et de restaurants scolaires, etc.

Face à ce type de collecte de données, 85 % des Français se disent préoccupés du traitement de leurs données personnelles.

Si le numérique apparaît comme une des réponses à certaines problématiques rurales, le législateur doit cependant veiller à accompagner cette révolution et à préserver les espaces de vie privée essentiels au bon fonctionnement de notre démocratie.

OBLIGATION D’UN DÉLÉGUÉ À LA PROTECTION DES DONNÉES PERSONNELLES

A la suite de l’Union européenne qui a adopté un cadre unifié de protection des données personnelles, la France  examine donc un projet de loi visant à faire évoluer la loi informatique et libertés de 1978, dans le respect de la réglementation européenne qui entrera en vigueur en mai prochain.

Ce nouveau cadre juridique européen renforce, en effet, les droits des personnes et responsabilise davantage l’ensemble des acteurs qui traitent des données personnelles, tout en leur fournissant des outils pour se mettre en conformité (délégué à la protection des données…).

Ainsi, le 25 mai prochain, les collectivités locales devront avoir un délégué à la protection des données, mais aussi les entreprises selon le type de traitement de données qu’elles effectueront.

Dans des territoires ruraux comme le nôtre, avec de petites collectivités locales, c’est un bouleversement majeur qu’il ne faut pas sous-estimer, et il reste peu de temps pour se mettre en conformité.

La législation européenne contraint désormais les collectivités territoriales, mais aussi les entreprises, à assurer la sécurité des données à caractère personnel qu’elles traitent, ainsi qu’à renforcer la transparence des traitements de ces données et à respecter les droits des personnes concernées.

Cette conformité des collectivités locales et des entreprises à la législation européenne et à la législation nationale sera possible grâce à la mise en place d’une gouvernance opérée par le délégué à la protection des données personnelles.

L’objectif étant de responsabiliser l’ensemble des acteurs. C’est un véritable changement de nature, alors que la nomination des Correspondants Informatique et Liberté «CIL» était facultative, la nomination d’un délégué à la protection des données personnelles est obligatoire pour toutes les « autorités et organismes publics », donc les collectivités locales et leurs établissements publics.

Il faut noter que toute violation de la législation en matière de protection des données personnelles pourra entraîner une amende allant jusqu’à 20 millions d’euros et 4% du chiffre d’affaires annuel mondial pour les entreprises.

Peu d’organismes publics seront prêts le 25 mai prochain. A l’heure actuelle moins de 5% des communes en France ont désigné un délégué. Certes, toutes n’ont pas les moyens financiers et humains d’en avoir un. Aussi, il est possible d’aller vers une mutualisation du délégué à la protection des données (EPCI, centre de gestion…).

ATTENTION À L’ILLECTRONISME!

Outre cette obligation pour les organismes publics et privés de se mettre rapidement en conformité avec la réglementation européenne et française, j’ai pu mesurer que si, dans nos territoires ruraux, la fracture territoriale, en termes de couverture de réseaux, est en train de se résorber grâce au déploiement de la fibre optique, une nouvelle fracture se fait de plus en plus prégnante : celles des usages du numérique.

Contrairement à ce que nous pouvons penser, cette fracture des usages ne concerne pas que les personnes handicapées et les anciens. De nombreux jeunes sont aussi concernés par cette incapacité à maîtriser les outils du numérique. En effet, s’ils sont très à l’aise pour surfer sur les réseaux sociaux, lorsqu’il s’agit de valider un formulaire administratif en ligne, c’est plus compliqué.

Aujourd’hui, 40% des Français disent ne pas être à l’aise avec la e-administration, et 15% des adultes (jeunes et moins jeunes) se déclarent incapables d’accomplir des démarches administratives.

La lutte contre l’illectronisme est aujourd’hui un enjeu majeur de société et de cohésion des territoires.

RETROUVONS NOUS LE 19 AVRIL POUR EN DÉBATTRE !

Face à toutes ces problématiques liées au développement du numérique, j’ai décidé d’organiser, le 19 avril prochain, à 20 heures, à Saint-Georges-Buttavent, un forum débat sur le numérique en présence de spécialistes (dont je vous révèlerai les noms ultérieurement) que vous pourrez interroger sur tous ces enjeux  qui vont bouleverser notre vie quotidienne.