mardi 13 mai 2014

Oui à la réforme territoriale, non au démantèlement des Pays-de-la-Loire


"Le président de la République et le Premier ministre ont annoncé leur intention de s‘atteler à la réforme de notre millefeuille territorial et ce, plus rapidement que ce que Manuel VALLS avait déclaré dans son discours de politique générale devant la représentation nationale, le 6 avril dernier.

On peut s’interroger sur la méthode et le calendrier : deux ans suffiront-ils pour remettre à plat notre organisation territoriale ?

Le doute subsiste, mais, il n’est pas possible de réclamer d’urgence, et à juste titre, les  réformes structurelles dont notre pays a besoin, émettre des regrets lorsqu’on nous les promet à l’horizon 2021, et hurler quand le calendrier est accéléré.

Quoi qu’il en soit, la méthode devra être clarifiée et respectueuse des acteurs de terrain que nous sommes et qu’est l’ensemble des forces vives de nos différents territoires.

Je trouve cohérent et « intelligent » d’envisager un report du calendrier électoral  initial en décalant  à 2016 les élections régionales prévues en 2015.

Je rappelle que notre mandat de conseiller régional est de six ans. Comment imaginer élire l’an prochain des conseillers régionaux qui n’auront plus le même périmètre de responsabilité deux années plus tard ?"
 

NON AU DÉMANTÈLEMENT  DE LA RÉGION DES PAYS-DE-LA-LOIRE


"Nous ne voulons surtout pas revivre l’hystérie politicienne du redécoupage de nos cantons, telle qu’elle a été pratiquée par l’actuel Premier ministre, sacrifiant au passage la représentation des territoires ruraux dans les conseils généraux.

Nous ne voulons pas non plus livrer l’avenir de notre territoire ligérien à quelques technocrates parisiens enfermés dans leur bureau du 7ème arrondissement.

Nous ne pouvons imaginer laisser déstructurer une entité dans laquelle nos cinq départements ont appris à vivre ensemble, à travailler de concert, à tisser des réseaux et des solidarités depuis tant d’années.

Nous refusons de séparer une communauté de femmes et d’hommes qui se sont donné une destinée commune et qui, aujourd’hui éprouvent un sentiment d’appartenance aussi important que la référence à l’histoire.

Ensemble, nous avons constitué la plus grosse croissance économique et démographique de France.

Ensemble, nous continuerons de progresser. Séparer, nous courrons vers le déclin. 

C’est pourquoi nous nous opposerons au rattachement de la Mayenne à une hypothétique, illogique et incohérente région du Val-de-Loire avec laquelle nous n’aurions aucun point commun."

LES MAYENNAIS ONT LE CŒUR A L’OUEST


"Les Mayennais, comme les autres Ligériens, apportent leur pierre à ce bel édifice que sont les Pays-de-la-Loire, même s’ils trouvent parfois que Nantes c’est bien loin, et s’ils se sentent quelque peu excentrés par rapport à leur capitale régionale.

C’est vrai que la Mayenne est un peu écartelée entre trois régions bien distinctes : les Pays-de–la-Loire, la Normandie et la Bretagne.

À titre d’exemple dans ma circonscription du Nord-Mayenne, celles et ceux qui vivent en bordure de la Manche et de l’Orne peuvent se sentir attirés par la Normandie, et  celles et ceux qui habitent les cantons de Chailland ou d’Ernée peuvent ressentir une fibre plus bretonne que ligérienne.

Mais, lorsqu’on interroge les Mayennais sur l’avenir régional de leur département, comme nous l’avons fait avec Elisabeth DOINEAU, ces derniers jours, ils souhaitent, à une quasi unanimité, d’abord rester dans la région des Pays-de-la-Loire et, ensuite, se rapprocher de leurs voisins bretons

Les arguments en faveur de ce rapprochement ne manquent pas. Vous me permettrez d’en  citer quelques-uns :

- Nos deux régions sont fortes d’un maillage territorial qui s’appuie sur un réseau de villes moyennes où il fait bon vivre, animées par un tissus de PME, d’artisans, de commerçants créateurs de richesses et donc d’emplois.

- Notre agriculture est complémentaire. Elle s’appuie sur un savoir-faire hors du commun axé vers une industrie agroalimentaire de renom définitivement ancrée à l’Ouest.

- Les migrations des Mayennais se font essentiellement vers Nantes, Rennes et Le Mans. La distance entre Laval est Rennes n’est que de 75 kms  et, qui plus est, par une quatre voies.

- Géographiquement et culturellement la Mayenne se tourne naturellement  vers la Bretagne.

- Le réseau de communication Ouest/Est, valorisé par la prochaine mise en service de la LGV,  inscrit définitivement notre département à l’Ouest.

- Il en est de même pour les infrastructures routières avec, par exemple, la route Nationale 12, ou encore aéroportuaires.

- Les convergences institutionnelles telles qu’entre autres les chambres consulaires, notamment  les chambres de commerce et d’industrie, existent et fonctionnent déjà très bien entre Mayennais et Bretons.
  
Nous les Mayennais, nous avons le cœur à l’Ouest et nous en brandissons l’étendard avec fierté et détermination.

Un mariage des Pays-de-La-Loire avec la Bretagne serait d’une dimension européenne acceptable et constituerait un ensemble de 6,5 millions d’habitants de bon augure pour mutualiser les charges et nous donner les moyens de préparer l’avenir avec un maximum de garanties, d’opportunités, de créativité, de savoir-faire et de dynamique."

UNE ÈRE NOUVELLE DE LA POLITIQUE TERRITORIALE FRANÇAISE


"Moderniser la France c’est faire preuve de courage, de volonté et d’audace.

Je forme alors le vœu que cette réforme territoriale que nous voulons tous, même si nous exprimons parfois des nuances, soit le début « d’une nouvelle ère de la politique française » à travers ses territoires.

Ne faisons pas de la diminution du nombre de régions l’alpha et l’oméga de cette modernisation de nos institutions locales.

Gardons à l’esprit que ce sont leurs moyens budgétaires et fiscaux, ainsi que leurs compétences stratégiques pour affronter l’avenir qui compteront au final.

N’oublions pas la représentation du monde rural. Pour être efficace, le Big-bang des régions doit en effet se faire avec le souci permanent de l’équité, c’est-à-dire de l’égale représentation de tous les territoires.

Il ne faudrait pas, en effet, qu’émerge « un sous prolétariat des territoires » comme l’écrivent à juste titre les auteurs du rapport sénatorial sur « l’avenir et l’organisation décentralisée de la République » (Jean Pierre RAFFARIN et Yves KRATTINGER).

La ruralité, c’est aussi l’identité des régions de France.

La France rurale a besoin de proximité, gage de son efficacité.

Ce qui peut se concevoir et s’admettre pour les grandes métropoles, serait une condamnation à court terme du monde rural, de sa qualité de vie, de son attractivité, de sa richesse et du lien social qui font sa force, sa caractéristique et son rayonnement.

Enfin, faisons de nos concitoyens les acteurs centraux de cette révolution territoriale, pour qu’ils se l’approprient, quils y adhèrent et qu’ils l’adoptent.

Gardons-nous de tout populisme mais, au contraire, faisons de cette « ère nouvelle de la politique territoriale  française » un grand mouvement populaire !"

Yannick FAVENNEC.