Ce mardi 02 décembre, les députés se sont prononcés sur une
proposition de résolution invitant le gouvernement français et le chef de la
diplomatie française, le président de la République, à reconnaître l’Etat de
Palestine.
La portée symbolique de ce texte, puisqu’il n’est en rien
contraignant - le président de la République étant le seul à pouvoir faire
reconnaître un Etat par la France - m’a poussé à voter en sa faveur, dans une
démarche non partisane.
L’objectif de ce texte est de proposer au chef de la
diplomatie de considérer l’opportunité d’une reconnaissance de l’Etat
palestinien.
J’estime qu’une telle reconnaissance permettrait de rétablir un
certain équilibre entre Israël et la Palestine, deux parties qui s’opposent
avant tout au détriment des deux peuples et à la faveur des extrémismes, de quelque
bord soient-ils.
Du point de vue du droit, tous les peuples peuvent prétendre à
la reconnaissance ; tous les peuples sont autorisés à constituer un Etat. Cependant, un tel vote
ne saurait être lu comme une prise de position pour un des deux
« camps ».
Ne faisons pas d’amalgames : ce vote en faveur de
cette résolution vise à faire avancer la paix collective et certainement pas à
prendre fait et cause pour le Hamas, que nous condamnons, ou contre le peuple
israélien.
Cette démarche vise, certes à ouvrir la perspective de nouveaux
droits aux palestiniens, mais surtout elle charge de devoirs ceux qui de chaque
côté instrumentalisent la haine à des fins violentes.
Je crois que la France
devrait s’inspirer de la position médiane de l’Egypte, seul pays arabe à
avoir signé un traité de paix avec Israël et qui combat durement les
extrémistes et le terrorisme et reconnait en parallèle l’autorité palestinienne
tout en combattant le Hamas.
S’abstenir ou ne pas prendre part au vote n’aurait pas été
courageux. Voter contre cette résolution aurait été un blanc-seing accordé au
prolongement d’un statu quo qui, malgré de successives conférences pour la
paix, n’a su stabiliser la région.
Attendre la paix n’appelle jamais la
paix : toute action permettant, même à notre modeste niveau, de faire
bouger les lignes, doit être saisie.
Il est de la responsabilité des députés
français, même si la diplomatie n’entre pas dans le cadre de leurs attributions,
de contribuer à faire cesser les souffrances de part et d’autre.
C’est, en
définitive, dans le respect de la position équilibrée historique de la France, établie
en son temps par le Général de Gaulle, mais avec la volonté de mettre fin à une
situation enlisée que mon vote a été motivé.
Enfin, c’est au nom de la paix que je souhaite rappeler que
les violences ne bénéficient jamais à l’Humanité que ce soit individuellement
ou collectivement.
Yannick Favennec.