Monsieur le Premier
ministre,
Deux pas en avant, trois pas en arrière, c’est la valse-hésitation que vous avez menée avec le président de la République pour décider du destin de la région
des Pays-de-la-Loire.
Jusqu’au
dernier moment cette piètre
chorégraphie
politique nous a inquiétés, et le résultat montre que nous avions raison !
Car hier soir, entre 20 h et 21 h, au gré des pressions de vos amis, de vos copains de promo, ou de
je ne sais qui encore, vous avez joué aux dés sur le tapis vert de l’Élysée, l’avenir
des Ligériens.
Tout ça
pour ça
! Autant de battage autour de cette réforme territoriale, pourtant
vitale pour notre pays, pour aboutir à ça !
Lorsque je vois le résultat ce matin, j’ai la gueule de bois !
Les élus
locaux et les citoyens dont je porte la parole aujourd’hui se demandent où est le respect de la démocratie locale monsieur le Premier ministre ?
Nous Ligériens, réunis en session extraordinaire du conseil régional, le 13 mai dernier à Nantes, avions clairement et unanimement (toutes tendances
politiques confondues) choisi de nous tourner vers la Bretagne !
Où est la cohérence dans votre carte des 14 régions dessinée à la va-vite sur
un coin de table ?
Quelle crédibilité accorder à votre volonté de rendre les régions plus fortes économiquement et plus compétitives quand vous affaiblissez la région des Pays-de-la-Loire en l’isolant et en l’encerclant entre deux masses territoriales : la Bretagne et le futur vaste
ensemble Poitou-Charentes, Limousin et Centre ?
Monsieur le Premier ministre, une fusion avec la Bretagne était naturelle historiquement, géographiquement, économiquement, structurellement et
culturellement !
Je ne vois pas dans votre arbitrage de dernière minute, l’intérêt
général dont vous vous servez pour
justifier votre non décision
en ce qui concerne les Pays-de-la-Loire.
Où est la cohésion de la nation, l’unité de la République dans cette réforme territoriale faite en dépit du bon sens ?
En fait, cette réforme est à l’image de votre gouvernance. Elle
est laborieuse en raison d’une méthode catastrophique basée sur l’hésitation,
l’improvisation,
l’amateurisme
et l’inconséquence.
Vous êtes en train de préparer un nouveau flop par un redécoupage effectué en catimini, dans le secret du bureau du président de la République, sans explication, sans
aucune concertation et sous la pression de certains de vos amis politiques.
Résultat
: elle ne satisfait personne, n’économisera pratiquement rien et n’est pas à la hauteur des enjeux !
Et pendant que vous bradez nos régions et que vous jouez au Monopoly,
vous oubliez, monsieur le Premier ministre, la question essentielle à laquelle nous attendons une réponse forte et claire : quelles seront les compétences et les moyens de nos
collectivités ?
Comme l’ensemble des Ligériens, j’espère
de votre part, monsieur le Premier ministre, une réponse qui soit digne de l'avenir de notre pays et respectueuse
des citoyens.
Yannick FAVENNEC
Député UDI de la Mayenne
Conseiller régional des Pays-de-la-Loire