Le député du Nord-Mayenne est allé, vendredi 24 juillet, avec ses collègues parlementaires, Pierre Méhaignerie (Ille-et-Vilaine) et Guénhaël Huet (Manche), rendre visite à un agriculteur de Domloup (35) installé sous une ligne à très haute tension (photo 1).
A leurs côtés, Jean-Marc Perrin, directeur du projet Cotentin-Maine pour Réseau Transport d'Electricité, quelques riverains touchés par le tracé de la future ligne à très haute tension et des élus locaux.
Chiffres à l'appui, Hervé Boudet, l'agriculteur, fait part de son désarroi : "Depuis que nous avons déplacé nos vaches laitières sur ce site (photo 2), nous avons eu une augmentation exponentielle du nombre d'inflammations de la mamelle. Avant le cheptel était dans la norme". Selon une étude menée par un cabinet vétérinaire, le nombre de mammites n'a cessé d'augmenter depuis l'arrivée du troupeau en 1992 (11 %) atteignant 121 % en 2003. "Ce n'était plus supportable !" a confié l'exploitant agricole aux parlementaires et au responsable de RTE.
Décidé à trouver des solutions, il a investi 40 000 euros pour installer un sol isolant avec du caoutchouc dans l'étable. Depuis, le pourcentage de mammites est redescendu à 14 % en 2008.
Cet agriculteur a dû se débrouiller seul pour comprendre ce qui se passait et pallier les conséquences d'une ligne à très haute tension installée à 60 mètres de ses bâtiments d'élevage.
"C'est une injustice profonde ! Ce genre de situation ne doit pas se répéter, a dénoncé Pierre Méhaignerie. "Des distances minimum de sécurité doivent être instaurées", a jouté Yannick Favennec à l'origine d'une proposition de loi sur ce sujet, avec son collègue Guénhaël Huet.
Unanimement, les parlementaires, rejoints par leur collègue sénateur Dominique de Legge, ont également décidé de déposer une proposition de loi qui vise à la création d'un fonds local d'indemnisation pour aider les riverains des lignes à très haute tension à financer les travaux nécessaires à une meilleure protection des champs électro-magnétiques.
Ce fonds serait alimenté par la redevance que perçoivent les communes qui ont des pylônes sur leur territoire.
Si le tracé d'une ligne de ce type "est forcément un ouvrage de compromis" comme l'a indiqué Jean-Marc Perrin de RTE, "nous n'avons pas la même définition du mot compromis" a souligné Yannick Favennec pour qui il n'est pas concevable qu'une ligne à très haute tension passe aussi près des exploitations agricoles et des maisons d'habitation.
A l'issue de la visite, le député du Nord-Mayenne et ses collègues parlementaires ont proposé à l'agriculteur de faire venir le président de RTE et le ministre de l'Ecologie, de l'Energie et du Développement durable, Jean-Louis Borloo dans son exploitation pour leur montrer ce qu'il ne faut plus jamais faire (photo 4).