Le député du Nord-Mayenne a interpellé, par le biais d’une question écrite, hier, mercredi 9 avril, Nadine Morano, ministre de la Famille sur la décision de l'Etat de ne plus prendre en charge les « tarifs sociaux » de la SNCF comme la carte Familles nombreuses.
« Face à la suppression de ce financement, la SNCF, qui assure que les avantages réservés aux familles ne disparaîtront pas pour autant, a décidé de mettre en place de nouveaux tarifs sous la forme de cartes commerciales. Mais, remplacer un « tarif social » par un « tarif commercial » risque d'avoir des conséquences, car pour la carte Familles nombreuses, les familles ne payaient que les coûts de fabrication (18 €), alors que la carte commerciale sera payante, et les réductions étaient valables sur tous les trajets, alors que la carte commerciale sera contingentée : les tarifs réduits seront donc inaccessibles en cas d'affluence.
La suppression des « tarifs sociaux » va à l'encontre du Grenelle de l'environnement qui veut favoriser le transport collectif. C'est également un coup dur porté au pouvoir d'achat des familles. En effet, les transports constituent le troisième poste budgétaire des familles françaises, derrière l’alimentation et le logement. L’État ne peut se désengager totalement de cette mesure qu’il a lui-même initiée, il y a quatre-vingt-sept ans, et qui est devenue une institution. Elle répond à une logique de service public en faveur de l’usager et de soutien du pouvoir d’achat des familles.
S'il est louable et important que l'Etat fasse des économies, il ne faudrait pas que celles-ci aient des répercussions sur le pouvoir d'achat des Français les plus modestes, sous peine de laisser à quai les moins lotis. Il faut donner l’argent social à ceux qui en ont le plus besoin ; donner à ceux qui en ont le moins. »
C’est pourquoi, Yannick Favennec a demandé à la ministre de reconsidérer sa position, car pour lui "la carte Familles nombreuses doit rester une mesure de politique familiale". Si tel n’était pas le cas, il déposerait un amendement, lors du débat d’orientation budgétaire, visant à rétablir la participation de l’État dans le financement des tarifs sociaux (carte Familles nombreuses, billets de congés annuels et abonnements pour les étudiants ou apprentis).
Parallèlement, Yannick Favennec va déposer, dans les jours prochains, une proposition de loi visant à conditionner l’attribution de la carte Familles nombreuses aux ressources, c’est-à-dire en s’appuyant sur le critère du quotient familial. « Ainsi, l’État fera des économies, tout en soutenant le pouvoir d’achat les familles les plus modestes. »