L'Assemblée nationale vient de reprendre ses sessions et un texte important s'annonce, celui de la réforme des institutions.
Pour permettre à la France d'être plus dynamique, plus attractive et plus solidaire, dans un monde en perpétuelle évolution, nous n'avons pas d'autre choix que de faire des réformes. Certaines, réputées difficiles ont été engagées, d'autres sont attendues. Dans le domaine économique et social, le projet de loi de modernisation du marché du travail sera examiné en avril à l'Assemblée nationale. Suivront, en mai, le projet de modernisation de l'économie et, en juin, la réforme de l'intéressement et de la participation.
Les parlementaires examineront, enfin, plusieurs textes reprenant les conclusions du Grenelle de l'environnement. Rarement notre pays n'a connu pareille effervescence !
Cependant, la lenteur et la complexité du travail législatif sont la cause d'une partie du mal français qui alourdit les politiques de réformes, nuit à leur visibilité et leur efficacité.
Même si elle ne revêt pas un caractère prioritaire aux yeux des Français, la réforme des institutions est nécessaire et urgente, car elle permettrait de répondre plus vite à leurs attentes, notamment en matière de pouvoir d'achat.
C'est pourquoi, il faut simplifier nos mécanismes de décision, rendre notre système plus efficace et faire en sorte, par exemple, que les décrets d'application soient prêts immédiatement et non six mois, voire plus, après le vote d'une loi, que le pouvoir législatif soit associé plus étroitement à la politique du gouvernement (la réussite de notre pays passe par un Parlement puissant et un exécutif fort)...
Le projet de loi constitutionnelle réformant les institutions devrait être soumis à l'Assemblée nationale à partir du 20 mai, ensuite au Sénat, puis le Parlement se réunira en congrès à Versailles, le 7 juillet, pour adopter ce texte.
La gauche a déjà fait savoir qu'elle ne voterait pas, en l'état, l'avant-projet de loi présenté par le Premier ministre. Pourtant, il n'y a pas si longtemps que cela, certaines voix de l'opposition réclamaient une refonte totale de nos institutions, une VIème République !
Il serait dommage de manquer ce grand rendez-vous en raison d'un vieux réflexe qui paralyse depuis toujours notre pays, celui de la "politique politicienne" !
Yannick Favennec