lundi 7 avril 2008

Pourquoi je quitte le conseil municipal de Mayenne

En raison de la loi sur le cumul des mandats, j'ai jusqu'au 9 avril pour choisir entre mon mandat de conseiller régional et celui de conseiller municipal.
Aujourd'hui, lundi 7 avril, j'ai appelé le maire de Mayenne pour lui faire part de ma décision de ne plus siéger au sein de l'opposition.
En prenant cette décision, j'ai fait le choix de la raison, des responsabilités et de l'efficacité au service de Mayenne et de l'ensemble du Nord-Mayenne.
Entre deux mandats d'élus d'opposition, j'ai choisi celui où j'aurai le plus de prise sur les événements et une capacité plus importante à relayer les attentes des Mayennais et des Nord-Mayennais, surtout lorsque l'on connaît la politique mise en place par la majorité de gauche à la région, plus favorable aux grandes agglomérations qu'aux territoires ruraux comme le nôtre.
Au conseil régional, je serai le seul membre de l'opposition mayennaise, et le seul parlementaire, à être membre de la commission permanenteMayenne, le 8 avril 2008 puisque François Zocchetto s'en va. Je deviens, ainsi, le leader de l'opposition mayennaise au sein de cette collectivité territoriale qui joue un rôle majeur dans les domaines du développement économique et de l'aménagement du territoire
De plus, en restant au sein du conseil municipal de Mayenne, le député que je suis aurait servi de cible, pendant six ans, à tous ceux de la majorité que ça arrange de faire de la politique nationale dans l'enceinte du conseil municipal. On l'a vu pendant la campagne des élections municipales, ainsi que lors de la mise en place du nouveau conseil, la politique nationale a bien souvent pris le pas sur les enjeux locaux.
Je pense avoir rempli la mission qui était la mienne et qui était ma responsabilité politique : celle de mener une liste crédible et compétente lors de cette élection municipale, de faire vivre le débat démocratique dans cette ville, ce qui ne s'était pas vu depuis plusieurs décennies.
Nous n'avons malheureusement pas gagné, mais j'aurai contribué à permettre à l'opposition, dans un contexte de vague rose nationale, de faire le plus fort score des 30 dernières années, lors d'une élection municipale, face à la gauche, et à mettre en place une opposition crédible et compétente.
Aujourd'hui, j'estime qu'il est de mon devoir de donner toute sa place à cette nouvelle équipe d'opposition, à des femmes et des hommes de valeur qui ont des idées, des convictions et qui les ont portées pendant toute la campagne.
En me retirant, je permets à Laurent Granier, le seul chef d'entreprise en exercice dans ce conseil, de siéger et d'être, pour la première fois, élu.
Bien sûr, j'apporterai tout mon concours à cette nouvelle équipe, tout comme je travaillerai avec le maire de Mayenne pour faire avancer les dossiers majeurs de notre ville.
C'est ce que j'ai toujours voulu faire avant, du temps de l'ancien maire, mais le contexte municipal ne le permettait pas. Je pense que ce sera plus facile dorénavant pour différents dossiers comme, par exemple, celui de l'hôpital pour lequel j'ai tenu informé le maire de Mayenne de mes récentes démarches auprès de la ministre de la Santé.
Je tire un enseignement de résultat de cette élection : les Mayennais nous ont fait comprendre qu'ils ne voulaient pas d'un député-maire, mais d'un maire et d'un député et pour cela, ils nous ont donné, à chacun (en 2007 et en 2008), une légitimité indiscutable.
Il est évident que la collaboration entre Michel Angot et moi, dans l'intérêt de tous les Mayennais, se fera mieux si je ne suis pas le leader de l'opposition municipale, mais le député.
Maintenant, mettons-nous tous au travail, dans les responsabilités qui sont les nôtres, moi à l'Assemblée nationale et au conseil régional, au sein de la commission permanente, Michel Angot à la mairie et vraisemblablement au conseil général, et nos six conseillers municipaux dans leur rôle d'une opposition constructive.
Yannick FAVENNEC